Bruno Monflier, fondateur du festival gersois qui se tiendra du 7 au 13 août prochain, détaille le programme et explique « l’esprit Fleurance » : des conférenciers prestigieux, une ambiance décontractée et de multiples ateliers. Une recette qui marche depuis vingt ans et qu’il compte bien exporter.
Le Festival d’astronomie de Fleurance fête son vingtième anniversaire. Comment allez-vous marquer l’événement ?
D’abord sous forme d’un marathon des sciences ! De midi à minuit, le samedi 7 août, les conférences vont se succéder quasiment sans interruption. Nous avons voulu faire le bilan de ce qui s’était passé dans le domaine des sciences durant ces vingt dernières années : la Terre observée par satellite, la révolution numérique, les applications des lasers par exemple. Ces bouleversements seront présentés par des conférenciers prestigieux.
Les six autres jours du festival feront un bilan identique, mais dans le domaine de l’astronomie. Chaque jour sera consacré à un thème : la découverte des exoplanètes, l ‘exploration du système solaire, l’ère des très grands télescopes, etc.
A qui s’adresse le festival ?
A un très large public, puisque les plus jeunes, à partir de quatre ans, pourront participer aux ateliers du festival « astro-jeunes ». Le grand public familial, désireux de s’informer, assistera en priorité aux conférences du soir, données par des conférenciers habitués à la vulgarisation.
En journée, nous organisons des cours-conférences sur trois niveaux : « fil vert » pour les débutants curieux, « fil rouge » pour les initiés qui veulent approfondir, et « fil noir » pour les vrais passionnés qui manipulent déjà les maths.
Enfin, il y aura des ateliers pratiques : comment reconnaître une météorite, comment fabriquer son astrolabe… Et bien sûr des soirées d’observation du ciel. Il y en a pour tous les goûts !
Qui seront les intervenants cette année ?
Hubert Reeves, bien sûr ! Il est le parrain du festival depuis les origines et interviendra à deux reprises. Il y aura aussi André Brahic, qui nous parlera des découvertes récentes autour de la planète Saturne.
On peut encore citer Roland Lehoucq, qui décryptera de façon très ludique la physique qui se cache derrière Avatar ou Star Wars ! Dans notre marathon, nous accueillerons Jean-Marie Lehn, prix Nobel de chimie, ou encore le paléoanthropologue Pascal Picq. Et beaucoup d’autres chercheurs moins connus mais excellents dans leur domaine.
Il faut souligner que nous invitons la plupart de ces chercheurs accompagnés de leurs familles sur toute la durée du festival. On peut donc les croiser et les aborder d’une manière très décontractée. C’est cela, l’esprit de Fleurance.
Comment est né le festival ?
Noue étions un petit groupe de passionnés d’astronomie. Nous avons rencontré des élus gersois désireux de créer un événement qui sorte de l’inévitable « nature et bonne bouffe » du Gers.
Un astrophysicien originaire de Fleurance nous a mis en contact avec Hubert Reeves. Les neufs premiers jours du premier festival ont été un bide, mais la conférence-spectacle d’Hubert le dernier jour a rassemblé 4000 personnes. Alors, nous avons décidé de continuer…
Quels sont vos projets pour les vingt prochaines années ?
Il faut souligner que le Festival a aidé au développement local. Il a ainsi permis la naissance du Hameau des étoiles, un ensemble d’hébergements géré par les VVF et dédié à l’astronomie comprenant, en particulier, un « Dôme d’Observation de l’Univers » unique en son genre.
L’association A ciel ouvert, qui porte le festival et organise tout au long de l’année des stages d’astronomie, a aussi créé des emplois. Pour les vingt prochaines années, le Festival va donc se poursuivre, mais aussi se développer.
Nous sommes également labellisés pôle culturel de rayonnement régional par la Région Midi-Pyrénées. Nous souhaitons accentuer ce rayonnement vers l’étranger. Actuellement, nous avons des contacts avec l’Egypte, l’Espagne, le Mexique, où nous avons mis en place la « nuit des étoiles ».
Avec la Catalogne, nous travaillons autour d’un projet de « route des origines », celles de l’Univers, de la Terre et de l’Homme, en partenariat avec la Cité de l’Espace et le Muséum de Toulouse. Nous continuons donc notre chemin, toujours avec la même passion !