Incroyable : une soucoupe volante s’est crashée dans le parc de la Cité de l’espace ! La DGRA (Direction générale de la recherche d’aliens) mène l’enquête… Poisson d’avril bien sûr, accroche évidente tant la soucoupe volante fait partie de l’imaginaire collectif, mais exercice difficile pour l’établissement toulousain qui inaugurait sa nouvelle exposition thématique le 1er avril : amener le visiteur à découvrir la réalité de la recherche de la vie dans l’Univers, un sujet des plus sérieux sur le plan scientifique, sans faire de confusion.
En effet, bien loin d’une rencontre du troisième type avec des civilisations intelligentes, les « exobiologistes » se représentent des formes de vie extraterrestres unicellulaires proches des bactéries que nous connaissons. Forcément décevant si on ne convoque pas à un moment les petits hommes verts, sous forme de clin d’œil.
« Cette exposition nous a été suggérée notamment par le fait qu’on découvre de plus en plus d’exoplanètes », explique Marc Moutin, directeur des programmes. Trois thèmes sont déclinés : Qu’est-ce que le vivant et où le trouver ? Quelles planètes, dans le système solaire et au delà, sont des candidates intéressantes pour abriter la vie ? Et enfin, s’ « ils » existent, comment communiquer avec eux ? Le tout avec un graphisme très BD destiné aux plus jeunes.
Bactéries de choc
Direction le Terradôme : on y apprend que sur Terre, des bactéries « extrêmophiles » vivent au fond des océans au bord de cheminées volcaniques qui crachent de l’eau bouillante. Alors pourquoi pas ailleurs ? La recherche des régions les plus « hospitalières » du système solaire est précisément le thème du quizz où plusieurs équipes peuvent s’affronter.
Franchissons alors la « porte des mondes » où le compteur d’exoplanètes découvertes mis à jour en temps réel affichait 430 le 1er avril. On ne pourra sans doute pas s’y rendre dans un futur même lointain, mais analyser leurs atmosphères à l’aide de télescopes spatiaux, à la recherche de gaz comme l’oxygène qui témoigneraient de la présence de vie, est du domaine du possible.
On pourra par contre s’amuser à traquer d’étranges créatures sous la banquise d’Europe, la lune glacée de Jupiter, ou se promener à bord d’un rover martien, deux destinations plus accessibles – la vie a été recherchée sur Mars dès 1975 par les sondes Viking.
A la découverte de « l’autre »
Après la science, la base secrète nous replonge dans l’univers SF. Une salle d’archives très années 50 est bourrée de dossiers d’Ovnis, et présente les activités contemporaines du Geipan, le service du Cnes qui traite les cas de « PAN » (lire l’interview d’Yvan Blanc).
On y découvre aussi que l’homme a tenté maladroitement d’entrer en contact avec les extraterrestres, un exercice très à la mode dans les années 70, par l’envoi de messages par des émissions radio ou via les sondes spatiales. Et qu’il essaie toujours de capter leurs signaux via le programme SETI.
Tout ceci nous prépare en douceur à la rencontre avec un « vrai » E.T. baptisé Mendel et conçu avec le collectif d’artistes éOle en résidence à Odyssud-Blagnac, dans un rapprochement bienvenu entre art et science. L’être venu d’ailleurs repose dans un sarcophage bardé de capteurs. Il faut tenter d’interpréter ses réactions parfois étranges, qui apparaissent sur un écran, afin de répondre à ses besoins de nourriture par exemple. Une manière de se poser la question : « comment comprendre l’autre ? ».
A noter que Mendel est informe, ce qui permet d’éviter tout parti pris en direction d’un extraterrestre qui ressemblerait à la créature de Roswell, mais il est du coup assez peu esthétique. Et l’on réalise combien il est difficile pour les humains d’imaginer d’autres formes de vie intelligentes.