Au terme de son mandat, Raja Chatila, directeur du LAAS, explique les nouvelles orientations de son laboratoire vers les réseaux de capteurs et le vivant.
Votre mandat s’achève à la fin de l’année. Quels évolutions et événements ont marqué le LAAS (Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes) depuis votre prise de fonction il y a quatre ans ?
Ces dernières années ont été celles d’une transformation profonde du dispositif de l’enseignement supérieur et de la recherche française, du CNRS en particulier. Et nous avons dû adapter notre positionnement et notre fonctionnement.
J’ai voulu dans ce contexte impulser une dynamique d’ouverture aux autres établissements régionaux. Je crois en une université qui serait justement plus « universelle » à l’instar des campus anglo-saxons qui rassemblent en leur sein sciences humaines et sciences dures.
Dès lors, j’approuve largement la constitution du PRES Université de Toulouse : il est important que les universités, les écoles d’ingénieurs et les laboratoires se parlent, se concertent. C’est dans cet esprit que j’ai initié plusieurs partenariats (NDLR : avec l’ISAE, Toulouse I et le Mirail).
Le LAAS, qui a reçu en 2006 le label « Institut Carnot », est bien connu pour sa dynamique de relations avec l’industrie. Quel rôle occupez-vous dans le cadre des pôles de compétitivité ?
Je me suis personnellement impliqué dans le RTRA « Aéronautique et Espace », dont je suis aujourd’hui directeur adjoint aux côtés de Dominique Le Quéau, ainsi que dans le cadre du pôle de compétitivité Aerospace Valley, en tant que co-animateur du Domaine d’Activité Stratégique « Systèmes Embarqués ».
Le LAAS est associé à plusieurs projets d’innovation portés par le pôle. Nous suivons par ailleurs avec attention les projets de création de l’IRT (Institut de Recherche Technologique Aéronautique, Espace et Systèmes Embarqués) et de la Société d’Accélération de Transfert de Technologies (SATT).
En matière scientifique, quelles directions le LAAS prend-il ?
Un grand travail de synthèse, tenant compte des orientations du CNRS, de l’évolution technologique, nous a amené à concevoir une réorientation et reformulation importante de nos axes de recherche. Nous les lançons dès à présent.
Nous les dénommons « Adream », qui traite de réseaux de systèmes embarqués (exemple : des nano-capteurs détecteront la concentration de gaz et communiqueront cette information à distance) et « iLIV », qui sera dédié aux interactions avec le vivant.
De plus en plus, nos recherches en robotique, en informatique, en micro et nano systèmes, sont associées à des investigations menées par des laboratoires de biologie. Par exemple, nous enrichissons mutuellement notre connaissance en robotique, en nanotechnologies et en biologie moléculaire sur les thématiques de l’ADN, des processus enzymatiques ou cancérigènes.
Toulouse, avec le pôle Cancer-Bio-Santé, avec l’Institut des Technologies Avancée en sciences du Vivant, devrait ainsi devenir un acteur majeur en matière de biotechnologie.