La ville de Toulouse signe un accord avec Wikimédia France, qui place 300 clichés d’objets préhistoriques du Muséum de Toulouse sur Wikimedia Commons, pour le libre usage du public.
« A l’heure d’Internet et des réseaux sociaux, le Muséum de Toulouse se devait d’être présent sur la toile. En signant un partenariat avec Wikimédia France, la Mairie pose un acte fort : elle entend valoriser une partie du fond des collections du Muséum, jusque là inaccessible au public, dans un esprit de partage propre à Wikipédia. La science ne se fait plus seulement entre savants : elle associe plus largement le public », explique Francis Duranthon, conservateur au Muséum de Toulouse.
Objectif de la convention signée le 2 octobre avec l’association (voir ci-dessous) : publier sur le site “Wikimédia Commons” les photographies numériques d’objets du patrimoine de la Ville. Annoncé dans le cadre de La Novela, le festival des savoirs partagés, ce partenariat implique non seulement le Muséum de Toulouse mais aussi les Archives municipales au travers du fonds de photographies d’Eugène Trutat, photographe naturaliste et conservateur du Muséum au XIXème siècle.
Des images librement réutilisables
Au Muséum, le projet porte sur la photographie numérique de très haute qualité, réalisées par des membres de Wikimédia France, de 300 objets préhistoriques : silex, haches polies, crânes… Une collection qui est, depuis longtemps dans les réserves et inaccessible au public. L’ensemble des photos est exposé sur une page de Wikimédia Commons. Le site contient déjà plus 7 millions d’images librement réutilisables car sous licence libre (*).
Pour Wikimédia France, le principe de numérisation du patrimoine scientifique et culturel est un axe important de ses projets. A Toulouse, un galop d’essai avait été fait il y a un an. Un premier projet qui a permis de scanner puis de mettre en ligne 95 thèses de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse soutenues au XIXème siècle.
Frédéric Dessort, pour KwantiK !
(*) Une image ou plus largement un média sous licence libre est une œuvre que l’on peut copier, réutiliser, modifier sous certaines contraintes, comme par exemple citer l’auteur.
Wikimedia France : trois questions à Adrienne Alix
A l’heure où la version francophone de Wikipédia vient de dépasser le million d’articles, la présidente de l’association française de promotion de l’encyclopédie en ligne explique les missions de Wikimedia France et les projets qu’elle finance.
Wikipédia, Wikimédia France… De quoi s’agit-il ?
Wikipedia, c’est le projet d’encyclopédie en ligne que chacun connait. Wikimédia France est une association loi 1901 proche de la Wikimédia Foundation, qui à l’échelle mondiale a pour vocation de promouvoir Wikipédia et de collecter les dons pour son développement. En France, l’association regroupe des contributeurs à l’encyclopédie et des sympathisants : nous comptons plus de 200 membres sur tout le territoire.
Quelles sont vos ressources ?
Nous collectons des dons de nos sympathisants. En 2007, nous avions récolté 40 000 euros, l’année suivante, cette somme a atteint 100 000 euros, puis a doublé en 2009 grâce à l’installation du paiement en ligne [à l’échelle mondiale, la Wikimedia Foundation a récolté 7,5 millions de dollars, NDLR].
Quels projets financez-vous ?
Nous répartissons nos investissements sur deux axes. En premier lieu, il s’agit de contribuer au financement de l’hébergement et de la bande passante (la capacité de trafic) des serveurs de Wikipédia dans le monde. Il s’agit donc d’un apport au budget de la Wikimédia Foundation. Par ailleurs, nous participons également au financement de projets internationaux, comme récemment une rencontre de développeurs européens de Wikipedia.
Propos recueillis par Frédéric Dessort, pour KwantiK !