Stations d’épurations, décharges, abattoirs… Autant de mauvaises odeurs en perspective pour les riverains. Pour mieux combattre ces odeurs et mettre ces établissements aux normes environnementales, encore faut-il les quantifier avec précision. C’est la vocation d’Olfactometrics, qui sera en 2010 la première Jeune Entreprise Universitaire à sortir de l’Institut national polytechnique (INP) de Toulouse.
L’aventure a commencé au sein du Laboratoire de chimie agro-industrielle (LCA) de l’ENSIACET. « Olfactometrics est le fruit de deux thèses de doctorat réalisées au LCA depuis 2000, dans le cadre de partenariats avec VEOLIA, l’ADEME et le Conseil Régional Midi-Pyrénées, explique Thierry Talou, ingénieur de recherches à l’INP et responsable du projet. Pour ces thèses, le LCA s’est équipé d’un olfactomètre dynamique ».
Cette technique combine une analyse physicochimique traditionnelle, qui permet de mesurer les concentrations en molécules présentes dans l’air, et un panel de juges auxquels il va être demandé de quantifier une « intensité odorante ». Ceci permet d’exprimer un résultat en terme d’odeur, que seul le nez humain peut percevoir. « Ce type de mesures va probablement devenir obligatoire pour la quantification de la pollution olfactive environnementale causée par toute unité industrielle générant des odeurs », souligne Thierry Talou.
Des services aux industriels et aux collectivités
Fort d’une longue expérience dans la caractérisation des arômes et pionnier du « nez électronique », le LCA a créé en 2008 le département Olfactometrics au sein du CRITT Agroressources (centre régional d’innovation et de transfert de technologie). Objectif : proposer un service à la demande. Pendant deux ans, Olfactometrics a ainsi réalisé des études pour des industriels régionaux ayant des besoins de mesures d’odeurs environnementales.
« Après notre déménagement en septembre dernier de Rangueil vers le nouveau campus INP de Toulouse-Labège, nous avons décidé de passer à la vitesse supérieure et de transformer Olfactometrics en Jeune Entreprise Universitaire (JEU) afin d’être mieux à même de proposer des prestations à des industriels mais aussi à des collectivités de Midi-Pyrénées, du Grand Sud voire de l’Euro-Région Pyrénées Méditerranée », explique Thierry Talou
Un recrutement envisagé
Dans ce but, Olfactometrics va se doter d’un laboratoire d’analyse sensorielle aux normes européennes. La future entreprise envisage aussi le recrutement d’un ingénieur de valorisation pour prendre en charge l’activité et réaliser la nécessaire phase de prospection. Actuellement, Olfactométrics est en phase de maturation du projet. Une demande de financement auprès de l’AVAMIP et de l’Incubateur Midi-Pyrénées a été déposée.
« À l’issue de la phase de maturation, à la fin du 1er semestre de 2010, qui aura permis notamment la création du laboratoire d’olfactométrie aux normes européennes et la mise en place d’un fichier de prospection de clients, Olfactometrics SARL devrait voir le jour, estime Thierry Talou. Rendez vous donc en août. »