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« La Fête de la science sert à développer l’esprit critique »

La Fête de la science se déroulera en Midi-Pyrénées du 21 au 24 octobre. Roland Morancho, délégué régional à la recherche et la technologie, souhaiterait voir les débats entre chercheurs et public se préparer toute l’année.

La Fête de la science se tient depuis 19 ans dans toutes les régions de France, et proposera cette année 180 animations en Midi-Pyrénées. Que représente pour vous cette manifestation ?

Il ne s’agit de montrer au grand public ce que l’on fait dans les laboratoires, mais pas seulement. Le but est d’inciter les gens à se poser des questions. Car la science est partout dans la vie, même dans les objets du quotidien. Un four à micro-ondes, par exemple, c’est une découverte scientifique à la base : un champ électromagnétique fait s’agiter les molécules d’eau, donc les échauffe.

On peut bien sûr se contenter d’acheter l’appareil. Mais je suis contre les boîtes noires ! La Fête de la science sert à développer l’esprit critique du citoyen. Ainsi, il y a chaque année un thème national. Cette année, ce sera « biodiversité, biotechnologie, bioéthique : quels défis pour l’avenir », et il y aura un certain nombre d’animations autour de ce thème. Tout ce qui touche à la vie pose évidemment des questions à chacun de nous.

Je regrette toutefois que les sciences humaines ne soient pas assez représentées à la Fête de la science. Il est vrai qu’il est plus difficile de les montrer que les sciences « dures » qui s’appuient sur des objets tangibles.

A la tête de la DRRT (Délégation régionale à la recherche et à la technologie), vous représentez le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, à l’initiative de cette manifestation. Comment est-elle organisée en Midi-Pyrénées ?

La DRRT délègue à l’association Science Animation, qui est le CCSTI régional, la coordination de la manifestation. Dans chaque département est installé un « Village des sciences » qui regroupe des animations présentées par les laboratoires et les associations qui œuvrent pour la culture scientifique et technique.

En effet, la Fête de la science s’appuie largement sur le tissu associatif très riche de Midi-Pyrénées dans ce domaine. Des animations hors village des sciences sont aussi organisées par ces associations. Par ailleurs, les chercheurs s’impliquent aussi énormément. Des laboratoires ouvriront ainsi leurs portes au public du 18 au 24 octobre, à Toulouse essentiellement, ainsi qu’à Albi et Tarbes.

Justement, qu’en est-il de la fréquentation en Haute-Garonne et dans les autres départements ?

Il est vrai que dans l’agglomération toulousaine, il y a une concentration exceptionnelle d’universités, de près de 400 laboratoires, d’organismes nationaux comme le Cnes ou Météo France, ainsi que tout le secteur industriel de haute technologie… L’offre est donc renouvelée d’année en année et le public revient.

Dans certains départements, en revanche, le choix est évidemment moindre et l’offre moins renouvelée. Il est donc un peu plus difficile de faire revenir le public d’une année sur l’autre. Mon souhait serait en quelque sorte de déplacer les laboratoires et leurs chercheurs dans ces départements. Mais notre budget actuel de 160 000 euros pour l’ensemble de la manifestation ne nous le permet pas.

Que souhaiteriez-vous également mettre en œuvre avec davantage de moyens ?

La Fête de la science est un événement ponctuel, ce qui laisse un temps limité pour la rencontre entre les chercheurs et le public. Mon idée est que la thématique nationale retenue devrait servir de fil rouge, tout au long de l’année, en mobilisant tous les acteurs, en organisant des ateliers au sein des établissements scolaires, etc. La Fête de la science serait alors une grande conclusion de cette année de débats.