Toulouse recalée… ainsi que beaucoup d’autres grandes villes universitaires françaises. Seuls les projets de Bordeaux, Strasbourg et Paris Sciences et Lettres (PSL) se sont vu attribuer par l’Etat le label “Initiative d’excellence”, le 4 juillet dernier, avec d’importants crédits à la clé.
Doté de 7,7 milliards d’euros, le programme “Initiatives d’Excellence” vise à faire émerger des pôles universitaires de rang mondial, présentant, condition sine qua non, une gouvernance simple et efficace. Il s’agit de recréer de véritables universités métropolitaines englobant l’ensemble des entités académiques locales (universités, écoles d’ingénieurs, etc.)
Autre nouveauté : l’adossement des nouveaux établissements à une fondation destinée à financer les projets dits d’”excellence”.
L’atout des trois élus ? Leurs dossiers proposaient une gouvernance resserrée, voire une fusion des universités existantes, comme à Strasbourg. Or, la proposition toulousaine était fondée sur un modèle fédéral, qui est “mal compris”, regrette Gilbert Casamatta, président du PRES de Toulouse. La Ville Rose représentera sa candidature cet automne, où une deuxième vague d’Idex sera attribuée. Gilbert Casamatta a toutefois prévenu : la nouvelle université toulousaine “se fera, avec ou sans les fonds de l’Idex”.
43 millions d’euros par an à la clé
Dans l’hypothèse où la deuxième candidature de Toulouse est retenue, une fondation, “Toulouse Idex”, sera constituée pour recevoir 1,275 Milliards d’euros. Ce capital sera placé pour générer environ 43 millions d’euros par an, qui permettront de financer de nombreux projets.
Au chapitre de la formation, il est notamment prévu de lancer une Ecole Normale Supérieure régionale, de favoriser l’émergence de filières d’excellence inter-disciplinaires, de créer des chaires internationales. Une dynamique qui s’articule avec le Plan Campus qui prévoit la création d’un vaste Quartier des Sciences à Toulouse..
Des laboratoires « rayés de la carte » ?
Sur le plan de la recherche, un tiers des fonds seront orientés vers un petit nombre de laboratoires d’”excellence”, c’est-à-dire ceux dont la recherche est considérée comme particulièrement performante suite à des évaluations effectuées aujourd’hui par des jurys internationaux, et plus tard par les nouvelles universités.
Cette notion d’excellence fait débat et inquiète nombre de chercheurs, estimant que ceux qui ne seront pas désignés dans cette élite feront beaucoup moins de recherche.
Lors d’une occasion d’une assemblée générale inter-universitaire, le 4 février dernier, Gilbert Casamatta avait estimé, assez abruptement, que « les sites qui ne seront pas élus seront durablement rayés de la carte de la recherche française ».