S’immerger dans un univers virtuel pour mieux apprendre à réparer un avion ou à sauter en parachute : tel est l’objectif des deux dernières innovations technologiques de la PME toulousaine i3M.
Plus besoin de manettes pour jouer aux jeux vidéos, depuis l’automne 2010 : grâce à la technologie Kinect développée par Microsoft pour sa console de jeux Xbox 360, on peut jouer au tennis ou imiter des mouvements de gym devant son écran grâce à ce périphérique détecteur de mouvement.
La PME i3M, créée en 1996 et spécialisée dans l’ingénierie multimédia auprès des secteurs aéronautique, industriel, santé et défense, a vu dans cette nouvelle technologie une opportunité à transférer dans le monde industriel.
Faire les bons gestes en maintenance aéronautique
« Le domaine de la maintenance aéronautique, très réglementé aujourd’hui, est un terrain particulièrement favorable pour le développement de la technologie Kinect, explique Gilbert Ollivier, fondateur et gérant de la société qui compte 28 employés. Il faut choisir le bon outil, faire les bons mouvements… »
Forte de ce constat, i3M planche depuis trois mois sur un prototype que le directeur espère pouvoir commercialiser à l’automne 2011. Face à un écran 2D ou 3D représentant un moteur d’avion et grâce à ce périphérique détecteur de mouvement, l’employé pourra s’entraîner à effectuer les bons gestes de maintenance.
Les objectifs sont multiples : pédagogique, car on apprend une procédure par la visualisation et la manipulation ; économique, car aucun matériel nécessaire à la formation n’est immobilisé ; sécuritaire, car ce produit permet de s’entrainer sans danger à des procédures risquées.
Saut en parachute virtuel
Cette dernière innovation en date fait suite à une initiative originale, sur demande de la Direction Générale de l’Armement : le développement d’un simulateur d’une dérive sous voile, c’est-à-dire du guidage de la voile lors d’un saut en parachute.
Suspendu dans un véritable harnais de parachutisme, le soldat en apprentissage est virtuellement placé dans des conditions de largage grâce à un casque d’immersion 3D. Tout le long de sa descente virtuelle, il doit s’entrainer à bien piloter sa voile en manipulant les commandes – réelles – de la voile avec ses mains.
Développé il y a 6 mois avec l’aide d’experts en parachutisme, ce simulateur est en cours de commercialisation auprès de l’armée française. « Plusieurs armées étrangères sont intéressées », affirme Gilbert Ollivier. La présence récente d’i3M au dernier Salon aéronautique du Bourget était de ce point de vue très opportune.
Agnès Baritou, pour KwantiK !
Réalité augmentée : c’est trop tôt
Dans le cadre de ses activités de recherche et développement, la société i3M explore la réalité augmentée, cette technologie qui réussit à intégrer des images virtuelles (2D ou 3D) dans des images réelles, en plein essor dans le cinéma grand public. « Pour l’instant, ce produit n’est pas assez sûr pour pouvoir être pleinement intégré dans les milieux industriels à risque », estime toutefois Gilbert Ollivier, directeur d’i3M.
Deux raisons à cela, explique le chef d’entreprise : « il n’y a pas d’éditeur de référence pour des logiciels de réalité augmentée sur le marché, ce ne sont quasiment que des start-up qui développent ce produit.
Par ailleurs, peu d’éditeurs travaillent sur des logiciels capables de s’intégrer dans des outils logiciels industriels. La technologie est encore en pleine évolution ! »